Vous avez déjà du les apercevoir!
Ces jeunes joueuses venues des 4 coins du globe sont pensionnaires du Pôle Espoirs de Volley-ball de Nancy et posent leurs valises pour quelques saisons dans les différents clubs Meurthe-et-Mosellans. Petite présentation des ultramarines du Pôle Espoirs de Nancy de cette saison.
Cela fait 25 ans que le Pôle Espoirs de Volley-Ball de Nancy a ouvert, sous l’impulsion d’Annie BARBE, figure emblématique du volley-ball Lorrain. Cette structure accueille de jeunes joueuses avec un potentiel de haut niveau, qui souhaitent s’engager dans un processus alliant volley-ball et études. Des tests de sélection sont effectués chaque saison pour alimenter un groupe de 12 à 14 joueuses qui vont entrer en internat au CREPS d’Essey-les-Nancy pour pouvoir s’entrainer tous les jours, tout en assumant l’intégralité du programme scolaire. Ces jeunes joueuses ont entre 13 et 18 ans et partagent cette même passion du volley.

Majoritairement composé de filles de Lorraine Champagne Ardenne, le Pôle Espoirs de Nancy accueille régulièrement des jeunes filles issues d’autres départements métropolitains et également ultramarins. Dès 2000, de jeunes joueuses de Guadeloupe ont intégré le Pôle Espoirs, ainsi que des filles de Wallis et Futuna. Les contacts se sont maintenus avec certaines ligues et différents clubs Meurthe-et-Mosellans ont pu accueillir ces potentiels ultramarins.
Il y a 2 ans, Suzanne et Chloé, respectueusement Calédonienne et Réunionnaise ont rejoint le CREPS d’Essey-les-Nancy. Sur place, Emma Galiby, Martiniquaise était déjà pensionnaire. La saison dernière, Sonia et Florida, Calédonienne et Malgache posaient leurs valises à Nancy et cette saison, ce sont Keziah et Marie, Réunionnaise et Calédonienne qui se sont ajoutées à cette belle équipe.
Cette saison, Suzanne, Sonia, Marie, Chloé et Keziah sont toujours pensionnaires tandis qu’Emma et Florida ont poursuivi étude et volley dans d’autres structures.
Petite présentation de nos Meurthe-et-Mosellanes d’adoption qui ont à cœur de représenter leur ligue et leur ile! Mais comment se sont-elles retrouvées si loin de chez elle et comment le vivent elles?
Comment as-tu obtenu ton billet pour la métropole et plus précisément le pôle de Nancy?
Chloé: Je n’ai pas pu participer aux Volleyades en métropole car cette compétition tombait en pleine crise COVID mais j’ai eu la chance de participer à une détection nationale à Toulouse en 2021 et les choses se sont précipitées par la suite par l’intermédiaire de la DTN. Quand on m’a proposé d’entrer en Pôle en 2022, j’ai accepté immédiatement!! Je n’ai pas précisément choisi Nancy mais c’était une magnifique opportunité! Cependant, 1 mois avant de partir, j’ai eu énormément de doutes car je me rendais enfin compte de ce que cela signifiait et je n’avais pas réellement de repères concernant le niveau des filles des Pôles. Je suis tout de même montée dans l’avion et toute ma famille m’a accompagnée pour cette 1ère rentrée.
Suzanne: Mon entrée s’est faite par l’intermédiaire de la Ligue Calédonienne. J’étais en sport étude sur l’ile de Lifou et c’est mon entraineur qui a contacté la fédération pour mon dossier. Du moment où nous avons eu la proposition, il était impossible pour ma famille et moi de refuser une telle opportunité. C’est une chance énorme de venir en métropole grâce au sport et toute ma famille m’accompagne dans ce projet, ce qui en fait également une grande responsabilité. Concernant le volley, je n’avais aucun repère concernant le niveau en métropole et j’étais tout de même inquiète. Je suis montée dans l’avion accompagnée de ma maman qui a participé à ma rentrée et a découvert avec moi le CREPS et ses personnes ressources, et le staff du pôle volley. De mon côté, j’ai choisi le VNVB, notamment pour une question de proximité avec le CREPS.
Sonia: Comme Suzanne, j’étais en sport étude sur l’Ile de Lifou et la Ligue s’est occupée des contacts à la DTN. La proposition est tombée mais j’étais un peu étonnée parce que j’étais âgée pour une entrée en pôle espoirs. J’ai accepté car comme pour Suzanne, c’est une opportunité et notre famille nous encourage dans ce type de projet! Je ne connaissais pas réellement Suzanne mais je savais qu’elle était à Nancy donc c’était rassurant de savoir qu’il y avait une autre Calédonienne dans ce pôle. Je suis montée seule dans l’avion pour rejoindre la métropole. A mon arrivée, j’ai tout naturellement rejoint Suzanne au VNVB.
Keziah: Suite aux Volleyades auxquelles j’avais participé, j’avais postulé au Pôle de Boulouris car je connaissais quelqu’un dans ce pôle. J’avais été retenue et puis au dernier moment, une autre joueuse a été préféré mais j’ai pu être prise à Nancy! Je savais qu’il y avait déjà une autre Réunionnaise dans ce pôle et cela m’a rassurée, même si je ne la connaissais pas. J’étais à la fois enthousiaste et inquiète car j’avais en tête le niveau des filles des meilleures équipes des volleyades et j’avais peur de ne pas être au niveau. J’ai fait le voyage avec mon père pour cette nouvelle aventure ce qui était rassurant à la fois pour moi et pour mes parents!
Aujourd’hui, quelle ressentie as-tu par rapport à ton parcours, tant au niveau du volley que de ta scolarité? Comment se passe cette vie au CREPS de Nancy?
Chloé: Le démarrage n’a pas été simple car c’était réellement l’inconnu pour moi. En plus, je savais que j’avais été retenue sur car je m’orientais sur un poste nouveau pour moi : la passe! Il s’agissait de prouver lors des tests en club que je pouvais être un atout. Après des essais dans des différents clubs, avec mes parents, nous avons choisi le club de Pont-à-Mousson pour prendre une licence. La 1ère année n’a pas été la plus facile et cela pour différentes raisons: la distance avec mes parents, l’intégration dans de nouvelles équipes et le froid!!! Quand je rentrais à la Réunion pour les vacances, il était parfois difficile de repartir mais je voulais respecter mes engagements! Une fois au CREPS, je reprenais plaisir à ce nouveau quotidien.
Aujourd’hui, je suis contente du chemin parcouru et je sais que j’ai fait appris énormément de choses ici à l’entrainement avec Jérémy. J’ai peu à peu pris de l’assurance en devant assurer des responsabilités au sein du groupe. Jérémy a beaucoup aidé à mon intégration. Il est présent et nous accompagne individuellement dans notre projet.
Je suis contente de mon choix de club car j’ai pu participer à une phase finale de Coupe de France, jouer en prénationale et avoir du temps de jeu en N3 puis en N2. Nous verrons pour la suite!
En cette fin de saison, Chloé va passer son BAC et a postulé dans différents Centres de Formation Professionnelle (CFCP) pour poursuivre son projet volley! Formée par la CDA54 à la marque et à l’arbitrage, elle part avec un bagage supplémentaire!
Suzanne: La 1ère année a été difficile du fait de la distance avec ma famille mais également du décalage horaire qui limitait les temps possible d’échanges avec la Nouvelle-Calédonie. J’étais stressée car j’avais l’impression que les filles du pôle allaient être bien plus forte que moi. Finalement, au bout de quelques semaines, j’ai vu que je n’avais pas trop de difficultés dans le groupe. Il y a surtout fallu que j’apprenne à m’exprimer sur un terrain, que ce soit par la voix ou par le jeu. Cela n’a pas été évident mais j’ai fini par développer mon jeu! En plus, Jérémy m’a nommé capitaine sur de nombreux matchs et m’a permis de découvrir le poste de passeuse. Cela m’a donné de nouvelles responsabilités que j’ai dû assumer. Ca m’a également permis d’avoir une autre vision du jeu.
En dehors du gymnase, j’étais stressée par l’arrivée de l’hiver et du froid. J’avais anticipé cette période mais elle a tout de même été longue! La vie au CREPS est devenue une routine. C’était bien de ne pas être la seule du pôle volley à rester au CREPS. Cette année, nous sommes 5! Ca rend les week-ends plus sympa!
J’ai réellement l’impression d’avoir évolué au sein du CREPS, que ce soit du côté volley ou à l’école. Lorsque je dois effectuer des stages en entreprise, je suis bien plus à l’aise qu’à mon arrivée il y a 3 ans!
En cette fin de saison, Suzanne passe son BAC et attendra de voir où l’emmène parcours sup pour définir la suite de son projet volley! Formée par la CDA54 à la marque et à l’arbitrage, elle part avec un bagage supplémentaire!
Sonia: Quand je suis arrivée, je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait, que ce soit sur le volley ou la culture métropolitaine mais je ne posais pas trop de questions. J’avais tout de même peur du niveau des filles du pôle et des possibles critiques sur mon niveau par rapport à mon âge (Sonia est arrivée à 17 ans au Pôle). Le fait que Chloé et Suzanne soient présentes m’a permis de m’appuyer sur des filles car je découvrais de nouveaux systèmes, de nouveaux repères…J’ai réellement été attentive pour pouvoir rattraper « mon retard » mais j’ai l’impression d’y être arrivée. Je suis réellement contente de mon évolution individuelle! Aujourd’hui, j’ai beaucoup de temps de jeu en prénationale avec le VNVB et je participe à certains matchs de N2!
La vie au CREPS est un peu ennuyeuse, j’aimerais faire plein de choses mais les semaines restent chargées. La vie en internat et en collectivité permet également de devenir bien plus autonome.
En cette fin de saison, Sonia passe son BAC et a postulé dans plusieurs Centres de Formation de Clubs Professionnels.
Keziah: Les 1ères semaines ont été compliqué car j’ai réellement sentie que j’avais moins d’années de volley que les autres joueuses du Pôle (1 année en club). Je ne me sentais pas à ma place car j’étais très souvent en échec. Et puis au fur et à mesure, j’ai pris le rythme et je me suis améliorée. Jérémy (Entraineur Principal du Pôle Espoirs de Nancy) y est pour beaucoup! Il nous aide et je pense que c’est grâce à lui que mon intégration s’est bien passée. Le passage d’autres entraineurs nous permet aussi d’apprendre autrement, d’entendre d’autres consignes qui nous permettent d’avancer et cela aussi est important! Le fait que d’autres ultramarines soient au Pôle de Nancy a également aidé parce qu’elles les plus anciennes savent les difficultés de l’éloignement de la famille et du froid. On peut échanger plus facilement. J’ai suivi Chloé au club du VBPPAM et cela me permet de jouer avec Marie et Louise, d’autres polettes.
Keziah poursuit son apprentissage. Elève de 2nde ( 1 an d’avance), elle poursuit son apprentissage au pôle et espère être gardée pour la saison prochaine.
De manière générale, les filles ont insisté sur la confiance qu’elle et leurs parents ont dans cette double structure de Pôle Volley au sein du CREPS de Nancy.
Concernant le CREPS de Nancy, le cadre est différent de celui de leurs îles respectives, cependant, elles sont toutes en accord pour dire que tout est mis en place!
La scolarité, les recherches de stage, les emplois du temps, Parcours Sup… tout est géré en interne et les personnes ressources du CREPS permettent de trouver des solutions à la moindre problématique. A l’internat, tout est prévu pour la vie quotidienne.
Au Pôle Volley, Jérémy cette saison, et le staff plus élargi pour les saisons précédentes ( pas d’entraineur adjoint cette saison au Pôle Espoirs de Nancy) ont été très présents pour elles mais pour l’ensemble des filles de manière générale. Le fait d’avoir plusieurs interlocuteurs permettaient d’être plus encadrées et de choisir son interlocuteur selon le problème à aborder. Il y a tout de même un environnement qui permet d’avoir des personnes à contacter si besoin.
Et à la question de l’entente avec les autres filles, la réponse est unanime.
« Le groupe vit bien. C’est sure que naturellement, on a tendance à passer du temps ensemble, entre ultramarines, cependant, il n’y a pas de groupes. Si on doit travailler avec les autres, cela ne pose de soucis et les chambrées, les classes font que nous nous sommes toutes mélangées.«
Lors de ce petit interview, Marie n’était pas présente car elle participait à une semaine d’intégration au Pôle France à Toulouse suite à sa sélection en Equipe de France U16 en décembre. Suzanne, Sonia, Chloé et Keziah évoquent le fait que c’est une fierté pour elles de voir une Ultramarine appelée sous le maillot de l’équipe de France, notamment pour les Néo-Calédonniennes.
Cependant, elles évoquent rapidement qu’elle se sente appartenir au Pôle Espoirs de Nancy et qu’elles sont fières de la réussite de n’importe quelle joueuse du groupe!